Extraits :
« On suit avec plaisir les aventures des personnages qui sont terriblement attachants – les dialogues sont savoureux -, drôles, vifs, qui ne peuvent rentrer dans les petites cases de la société et choisissent une autre voie extravagante, excentrique, sous les radars s’il le faut, dans un réseau qui préfère rester invisible, un peu comme les sorciers de Poudlard se cachent des Moldus. Il faut dire qu’être « différent » – mais qu’est-ce que ça veut dire différent ? – c’est périlleux : moqueries, mises à l’écart, humiliations, exclusions, viols, la norme punit ceux qui s’en écartent. Et cela, Nomi le sait bien, par exemple et c’est ce qu’elle ne cesse de dire dans ses poèmes et ses chansons.
L’intrigue est mouvementée, sans temps mort, très rythmée et parfaitement actuelle, utilisant une technologie sophistiquée qui vient à bout des remparts qu’on croit bien solides et qui sont censés protéger notre vie privée. L’amitié et l’affection sont les valeurs supérieures : elles donnent la force qui permet de s’opposer à l’étroitesse d’esprit et à la haine envers ceux qui osent être eux-mêmes. Les ultra efficaces sont les marginaux, pas du tout prêts à faire partie du monde des adultes moroses, vénaux, violents qui les entoure, déglingués quelquefois, meurtris souvent, qui mobilisent et unissent leurs forces pour sauver une gamine rêveuse et blessée.
La musique tient une place de choix dans les romans de Marie-Hélène Branciard, réconfort ou soutien, parfois propice aux souvenirs heureux, parfois trop chargée en nostalgie et en tristesse, comme « On My Shoulders », de The Do, que Carole n’a pas la force d’écouter jusqu’au bout. »
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Vous aimez la littérature ? Moi aussi ! Nous sommes faits pour nous entendre, je crois. Je lis, j’écris et j’enseigne, parfois en même temps.
Les Pixels Morts • Marie-Hélène Branciard • 2022